Le budget communal évolue dans un contexte très contraint par le désengagement de l'Etat et les incertitudes liées aux réformes territoriales. Agnès LE BRUN s'inscrit dans la continuité des choix politiques de l'UMP sans donner de réelles perspectives. Sur le terrain et d'un point de vue financier, les difficultés structurelles de la ville demeurent.
Un budget instable
- L’Etat se désengage de plus en plus fortement
- La dette de l'Etat est passée de 58% du PIB en 2002 à 84% du PIB en mars 2011. Nicolas Sarkozy fait payer aux collectivité cette gestion calamiteuse. Plus dépensier, l'Etat se veut paradoxalement moins redistributeur ce qui se traduit par des baisses de ressources extrêmement pénalisantes pour Morlaix.
- Entre 2007 et 2012, le budget de fonctionnement se voit amputé de 250 000€ de dotation par an, ce qui équivaut à plus de 3 points d’impôts. Les contribuables morlaisiens vont donc compenser les cadeaux fiscaux du gouvernement aux grandes richesses du pays (75 milliards d'euros cumulés sur le quinquennat).
- De lourdes incertitudes
- Le risque de perte de Dotation de Solidarité Urbaine s’élève à 248 000€ pour 2012 et serait plus lourd encore pour les années suivantes (moins 496 000€).
- les modifications du mode de calcul du potentiel fiscal pourrait représenter, en fonction des scénarios, une perte de 149 000€ pour 2012 et jusqu’à 421 000€ en 2014.
- La mise en place du Fonds de Péréquation Intercommunal et Communal (FPIC) pourrait entraîner un versement de 160 000€ au titre de la péréquation horizontale entre collectivités.
Tous ces éléments sont à prendre au conditionnel. Ce DOB "dans le noir" oblige les élus à naviguer à vue. Dans ces conditions ne valait-il pas mieux attendre le prochain Conseil Municipal de décembre pour vérifier les hypothèses ?
Morlaix Communauté au cœur de la problématique
- Les rapports avec Morlaix Communauté ont fait l'objet de commentaires abondants pendant la campagne électorale de 2008. Force est de constater qu'Agnès LE BRUN ne fait pas mieux que son prédécesseur. C'est un échec cuisant. Pourtant, une des clefs de la santé financière de Morlaix réside dans la coopération positive avec Morlaix Communauté.
- Sans transferts de compétences (petite enfance), d’équipements (piscine de la Boissière, Langolvas) ou sans mutualisation de services (urbanisme par exemple), la pression fiscale restera forte (plus 16,5% en trois ans) et accentuera la distorsion fiscale avec les communes limitrophes générant ainsi une concurrence contre productive entre les communes du territoire.
- Si le refus de Morlaix Communauté de prendre la compétence petite enfance ne relève pas de la responsabilité du Maire, il n’en va pas de même pour les dossiers de la piscine et de Langolvas. Rappelons que Morlaix Communauté s’était engagé à prendre en charge les piscines communales de Morlaix et Pleyber-Christ à la date d’ouverture du complexe aquatique communautaire. Agnès Le BRUN a alors enterré le dossier, déclarant au Conseil de Communauté « la piscine est morlaisienne et le restera ».
- Le Maire affirmait d’ailleurs en Conseil Municipal « je ne serai pas le Maire d’une commune sans équipements et sans compétences », propos révélateurs d’une vision archaïque du territoire. Affirmer, c'est bien, mais quand il faut passer à la caisse ça l'est moins. Nous rappelons avec insistance que l'intérêt n'est pas le pouvoir de l'élu mais bien le service rendu aux citoyens.
Des choix contestables
- Si nous approuvons la construction du gymnase, l'inertie et les choix de la majorité révèlent une absence de projet global. Nous ne pouvons que regretter l’absence d’investissements susceptibles de redynamiser le centre ville, d’attirer de nouveaux habitants, de développer des transports efficaces et innovants. Le logement, le commerce et la politique des déplacements sont au point mort, alors que ces problématiques sont au cœur des enjeux morlaisiens
- Le centre ville, déclaré priorité du mandat par le Maire, ne connait pas d'évolutions significatives. Il est légitime de s'interroger sur le refus du Maire de solliciter le FISAC, le Fonds d'Intervention pour les Services, l'Artisanat et le Commerce qui permettraient pourtant de favoriser le commerce de proximité. Confier le service public du stationnement à un délégataire privé va priver la commune de marges de manoeuvre et réduire le stationnement gratuit. La question des déplacements (stationnement, place des piétons, circulation) ne sera pas réglée.
- Ce choix contestable inquiète alors qu'un des enjeux du mandat repose sur la capacité de la ville à relever le défi urbain du pôle gare. Les crédits sont provisionnés (590 000€) mais la majorité tarde à proposer un véritable projet urbain global. Les besoins sont pourtant criant en matière de requalification de l'habitat, de politique socio culturelle (création d'un équipement pour appuyer et fédérer les actions associatives) et pour attirer les activités tertiaires et commerciales.
- Nous ne pouvons que regretter une rigueur sans objectifs. Les morlaisiens vont en payer le prix fort : le prix fort pour le centre ville, le prix fort pour les contribuables et le prix fort pour les associations (entre 2007 et 2012 le niveau global des subventions a diminué de 500 000€).
- Les associations qui oeuvrent dans le domaine de la jeunesse, du social et de la culture et en particulier les associations employeurs souffrent de ce manque de solidarité. Nous reformulons donc la demande de 100 000€ de crédits supplémentaires pour les associations.
Aujourd'hui, les difficultés structurelles ne sont pas réglées et aucune politique annoncée (fleurissement...) n'est en mesure de donner un nouvel élan à la ville. Nous l'avions dit lors des précédents Débats d'Orientation Budgétaires et c'est le cas, nos capacités d’épargne vont se dégrader d’ici la fin du mandat, ce qui fait la démonstration que la politique actuelle n’est qu’une fuite en avant, sans perspectives ni ambition. Les élus socialistes ne sont pas dupes. La politique budgétaire municipale n’est pas en mesure d’opérer le redressement tant attendu par les morlaisiens. Dans ce contexte, les élus socialistes émettent un avis défavorable aux orientations budgétaires de la majorité.